Holly King – Gary Michael Dault

[Automne 1998]

Cet article a été publié uniquement en anglais à l’origine. Aucune traduction n’est disponible.


Résumé
Bien que toute photographie soit une construction d’abord en tant qu’appréhension perceptuelle et conceptuelle, ensuite en tant que fruit de diverses manipulations, chimiques ou informatiques, et en définitive en tant qu’artefact , les photographies de Holly King renversent le cours normal des choses. Elles sont à l’origine artefacts paysages construits ou environnements factices et deviennent par la suite des théâtres perceptuels où vient s’abriter l’imaginaire. Dans ses œuvres antérieures, qui découlaient de sa pratique de performeuse, l’artiste elle-même apparaissait au sein de ses mises en scène construites. Puis elle remplaça sa présence physique par des artefacts investis de sa présence. En général, elle les plaçait dans de vastes et mystérieux paysages, de toute évidence artificiels. Après le décès de sa petite fille en 1994, King paraît canaliser sa tendance vers le sublime en des symboles, objectifs et corrélatifs, d’un manque infini. On le remarque à travers des paysages aux horizons inaccessibles, ou des avant-plans qui languissent vers un incorrigible lointain. Ce nouveau retour à la couleur laisserait-il présager un sentiment d’acceptation, de guérison ? Dans ses paysages récents, l’observateur se retrouve de nouveau en terre ferme, au seuil d’un panorama accidenté (arbres, sols rocailleux, événements météorologiques), où s’entrouvrent de fragiles voiles (dans The Veiled Forest, 1997, par exemple) qui permettent d’accéder, par le biais de l’imaginaire, à un monde renaissant.Traduit par Francine Dagenais