Angela Grauerholz, Sans titre (Courting death) (extraits)

[Printemps 2005]

La mort n’enseigne rien, puisqu’en mourant nous perdons le bénéfice de l’enseignement qu’elle pourrait nous donner. Il est vrai, nous réfléchissons sur la mort d’autrui. Nous reportons sur nous-mêmes l’impression que nous donne la mort des autres. Nous nous imaginons souvent dans la situation de ceux que nous voyons mourir, mais justement nous ne pouvons le faire qu’à la condition de vivre. La réflexion sur la mort est d’autant plus gravement dérisoire que vivre c’est toujours disperser son attention, et nous avons beau nous évertuer, lorsque la mort est en jeu.

⎯ Georges Bataille, L’enseignement de la mort