[Hors-concours] Roméo Gariépy, Profils des années 50

[Hiver 1990]

Âgé de 14 ans et déjà passionné de photographie, Roméo Gariépy quitte son Montréal natal pour un fabuleux New York où il étudiera un an au New York School of Photography and Cinema.

De retour à Montréal, il mènera de front plusieurs « carrières ». Tour à tour propriétaire d’un magasin de photographie, célèbre photographe de plateau, pigiste pour le Montreal Herald, le Montréal matin et surtout pour RadioMonde, on le retrouve partout, toujours muni de sa caméra 4X5 Crown Graphic.

En coulisses de la scène et de la radio ou photographe officiel de la campagne électorale de Maurice Duplessis en 1948, puis, en 1954, caméraman pour Radio-Canada dont, en 1959, il photographiera quelques moments de la grève des réalisateurs, il ramasse patiemment un matériel considérable. En 1961 il est nommé chef caméraman pour Télé-Métropole où il cumulera plusieurs charges, de l’acquisition du matériel technique à professeur. Il couvrira autant les nouvelles nationales qu’internationales et on le retrouvera par exemple au Viêt-nam et au Pakistan. Il prend sa retraite en 1983 alors qu’il a été nommé directeur à la production de film à Télé-Métropole.

Devenu membre de la Cinémathèque québécoise en 1984, il y déposera en 1989 une collection imposante de documents photographiques, constituée de plus de cinq mille négatifs originaux de format 4 x 5.

Dans ce portfolio, Ciel Variable veut à son tour rendre hommage à monsieur Roméo Gariépy qui, dès le début de sa carrière, s’est rendu compte de l’importance de conserver et classer ses négatifs et qui a du même coup, préserver le souvenir de toute une période : celle des années 1946 à 1952. C’était le règne de la « grande noirceur », juste avant la « révolution tranquille. » Un temps où les scènes de théâtre, les studios de radio et les plateaux de tournage mobilisaient l’attention du public et popularisaient des vedettes québécoises et françaises. La mise en valeur de collections d’archives telles que celles de la Cinémathèque québécoise, constitue bien un rappel de la vie culturelle d’une époque mais surtout, pour une nation à la recherche de son identité propre, un triomphe sur l’oubli. Merci monsieur Gariépy!