Repenser la photographie

[27 mai 2020]

La fondation Aperture, maison d’édition et centre d’exposition de New York, a publié en ligne des entretiens avec douze photographes coincés ici et là – dans les environs new-yorkais, mais aussi à Istanbul, à Dacca ou encore à Alger. Chacun livre ses impressions sur l’actuelle pandémie et ses lendemains. La Bangladaise Tahia Farhin Haque estime par exemple que « l’art exempt de racisme, de sexisme et de bigoterie est plus que nécessaire », alors que RaMell Ross, du Rhode Island, confie avoir revu sa manière d’enseigner en incitant « à construire des images, ou à penser la photographie comme construction plutôt que comme prise de vue ».

L’expérimenté Pablo Ortíz Monasterio profite de son confinement à Mexico pour s’initier à Instagram. Il a débuté par un retour aux années 1970. La série Los pueblos del viento (« gens du vent »), publiée en 1981 et restée dans les tiroirs depuis, a repris vie sous le format numérique, partagé au rythme de trois images par jour. « Le processus a été intéressant, dit-il, lors de l’échange avec Aperture. Je repensais à la communauté Huave et, en même temps, au jeune photographe que j’étais. Je peux dire que je ne suis pas meilleur photographe. Plus sage, oui. »

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Pablo Ortíz Monasterio, Autobus atorado en la duna de San Pablo, Camino a San Mateo del Mar, Oaxaca, 1979