[8 décembre 2020]
Le monumental plafond, riche en détails et d’apparence circulaire (est-ce un effet photographique?), s’impose dans son espace vitré – et vide, précisons. Il trône, tenant sur son seul socle, soit deux murs et une colonne. C’est lui, l’œuvre architecturale. Le titre de l’image parle d’un « coffee shop ». Un café en pleine nature, diront les cyniques, au regard de l’herbe qui envahit l’endroit. Cette photographie et toute une série sur des ruines architecturales ont valu au photographe français Jonk le grand prix (« overall winner ») du concours Earth Photo 2020. Quand la nature reprend ses droits… Tel l’arbre qui cache la forêt, la séduisante ruine, elle, occulte un problème plus vaste. Dans ce cas : le sort de l’Abkhazie, région autonomiste de la Géorgie plombée par la guerre, puis par l’indifférence générale. L’effondrement d’un idéal (politique ou architectural) annonce-t-elle l’effondrement planétaire? La série primée de Jonk, qui comprend aussi des images tirées du Portugal et d’Italie, sonne comme un avertissement.