[28 avril 2021]
Dix ans de Visa d’or humanitaire, dix ans que la photographie en contexte de conflit armé est récompensée. Pour souligner cette première décennie du concours qu’il gère avec le festival de photojournalisme Visa pour l’image, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a mis en ligne une « rétrospective », incluant photos et mots des lauréats, dont l’Italien Alfredo Bosco, gagnant en 2020 grâce à une série réalisée dans l’État mexicain de Guerrero.
Lancé à l’époque du Printemps arabe (le reportage au Yémen de Catalina Martin-Chico est alors primé), Visa d’or humanitaire du CICR permet de mesurer la pérennité de la violence ou de pointer des sujets moins médiatisés. De la Syrie sont parvenus trois séries (2012, 2013, 2019), la dernière livrée par Abdulmonam Eassa, un rappel du rôle primordial de la population locale dans la documentation de guerre. Si des images peuvent heurter, elles sont capitales, dit-on, pour nourrir la mémoire collective. « Le prix est une victoire, non pas pour moi, mais pour les victimes », confie Angela Ponce Romero, lauréate en 2017 pour son travail auprès des survivants du conflit dans le Pérou des années 1980 et 1990 entre le groupe Sendero luminoso et l’armée.
Visa d’or humanitaire a d’abord été porté par la thématique du travail médical sous les balles, puis par celle du rôle des femmes. Depuis 2018, c’est de guerres urbaines qu’il est question. Le concours 2021 est ouvert jusqu’en juin.