[Automne 2016]
Avec une grande sensibilité et une qualité d’image tout à fait remarquable, les œuvres réunies dans ce dossier proposent un regard renouvelé sur des réalités et des vécus qui sont l’objet de discrédit. Elles le font en nous montrant les gens dans leur milieu de vie. Pour autant, ce sont non pas tant des individualités que ces œuvres mettent en évidence qu’un certain ordre de représentation, certains a priori, une certaine façon de percevoir les choses, qu’elles nous incitent à réévaluer.
Yoanis Menge, HAKAPIK
Yoanis Menge cherche à modifier la perception négative que suscite la chasse aux phoques. Il se fait lui-même chasseur pour pouvoir capter des images de ce mode de vie : des portraits en plans rapprochés, d’imposants panoramiques et d’intenses noirs et blancs qui nous plongent au cœur d’une activité à proprement parler vitale.
Avec un essai de Mona Hakim
Outsiders: American Photography and Film 1950s–1980s
Le Musée des beaux-arts de l’Ontario présentait récemment des pratiques photographiques (et filmiques) de l’après-guerre aux États-Unis qui s’attachent à des « sujets » et des modes de vie mis au ban de la société. Les Diane Arbus, Garry Winogrand, Nan Goldin et autres ont bousculé les conventions de la représentation et transformé la culture.
Avec un essai de Jill Glessing
Marisa Portolese, Belle de jour III
Avec ses « belles de jour », Marisa Portolese explore les enjeux de la représentation des femmes en se jouant des stéréotypes et en offrant des images d’une affirmation tranquille, faite d’intériorité et de sensualité. Le dernier volet de sa série, fondé sur une relecture de l’univers de William Notman, décortique les conventions du portrait de femmes à l’époque victorienne.
Avec un essai de James D. Campbell