[Printemps-été 2017]
Les œuvres présentées ici peuvent sembler relever, au premier abord, d’un simple travail sur le motif. Un regard plus attentif montre cependant que ce qui se désigne ainsi, dans une telle focalisation sur les arbres, les icebergs ou les nuages, c’est le façonnement des éléments naturels par l’action humaine en un paysage qui est devenu un environnement.
Jocelyn Philibert, Arbres
Depuis plus de dix ans, Jocelyn Philibert photographie des arbres la nuit, sous l’éclairage artificiel des flashs, avec une visée qui peut sembler naturaliste. Isolés et magnifiés par l’éclairage, ces arbres apparaissent plus beaux que nature. De fait, ce supplément de réel provient de l’assemblage de multiples prises de vue. Puis le cadrage s’élargit, l’arbre se fait bosquet, puis boisé, l’habitat humain apparaît…
Avec un essai de Franck Michel
Alain Lefort, Eidôlon
La série Eidôlon s’attache à décrire la dérive et la lente fonte des icebergs. Elle se construit du narratif vers l’abstrait, de l’approche de l’objet jusqu’à sa disparition. Des points blancs à l’horizon deviennent d’immenses monuments hiératiques à la dérive. Puis une série de gros plans montrent une surface presque entièrement blanche, de plus en plus abstraite. L’Eidôlon, c’est le double, l’apparition de l’image, mais aussi le simulacre…
Avec un essai de Francine Paul
Denis Farley, Espaces aériens
Les spectaculaires nuages de Denis Farley semblent être les marqueurs de forces agitant l’atmosphère terrestre. Pourtant, le titre de ces images désigne plutôt un espace aérien : celui, stratégique, du réseau des données informatiques. Ce sont ainsi davantage les notions de flux et de circulation qui sont ici évoquées, autour d’un immatériel bien concret ancré dans les fermes de serveurs…
Avec un essai de Daniel Fiset