Geneviève Cadieux, Immense et pourtant délicat : Ghost Ranch — Laurie Milner

[Hiver 2020]

Par Laurie Milner

[Extrait]
Est-ce la grisaille de cet après-midi d’avril qui rend la Galerie René Blouin si lumineuse alors que je pénètre dans l’exposition Ghost Ranch de Geneviève Cadieux ?1 J’ai eu vent de la rumeur qui court chez artistes et collègues que cette exposition est à ne pas manquer – une production virtuose d’une auguste artiste montréalaise – et je suis venue dans un seul but : observer les faits concrets de l’œuvre, saisir le langage de l’artiste et ressentir les réalités qu’il évoque. Ce qui me frappe d’emblée est la lumière : elle inonde les lieux, s’annonçant d’elle-même comme un élément essentiel de la démarche.

I.
Une photographie monumentale dans un cadre dépouillé est appuyée contre un mur dans la première salle de la galerie ; devant elle, derrière une colonne, une sphère brillante est posée sur le sol. Je suis frappée par la géométrie simple de l’installation – un rectangle et un globe – et la manière dont elle définit et dynamise l’espace. L’axe horizontal et la forme rectangulaire de la photographie concordent avec la logique de l’architecture, alors que sa hauteur et sa masse lui confèrent une présence conditionnelle, physique. La sphère, recouverte de feuille d’or d’un côté et de feuille de palladium de l’autre, est placée avec précision ; sa circonférence délimitée est perpendiculaire au sol et parallèle à la photographie. Elle reflète et réfracte la lumière ambiante dans la salle, instaurant un dialogue entre la photographe, l’espace et moi-même…

[Suite de l’article et autres images dans les versions imprimée et numérique du magazine. En vente partout au Canada jusqu’au 12 juin 2020 et sur notre boutique en ligne.]

1 Geneviève Cadieux, Ghost Ranch, du 16 mars au 27 avril 2019, à la galerie René Blouin, à Montréal.

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