[Été 2020]
Par Blake Fitzpatrick
L’uranium est un élément instable. Il se décompose dans la durée, une durée très longue. L’uranium 238 d’origine naturelle a une période radioactive de 4,468 milliards d’années, soit le temps nécessaire pour que la moitié de l’uranium se transforme en d’autres éléments dans une chaîne de désintégration radioactive. Les éléments dans la désintégration sont appelés « produits de filiation de l’uranium » [daughters of uranium] et chacun de ces produits est la descendance radioactive de l’isotope « parent » qui le précède. Cette famille des plus instables et volatiles a été domptée par l’industrie nucléaire à des fins tant médicales que militaires, comme avec les armes atomiques (l’uranium 235 est fissile, un isotope nécessaire pour entretenir une réaction nucléaire en chaîne). Les produits de filiation de l’uranium se décomposent avec le temps, relâchant la radioactivité dans les voies environnementales et biologiques telles que nous les vivons dans le présent et aussi pour les générations à venir.
L’artiste Mary Kavanagh explore les legs de la culture nucléaire dans des expositions sur le sujet : Daughters of Uranium [produits de filiation de l’uranium, en anglais], aux multiples facettes, et Trinity 3, œuvre vidéo à deux canaux tirée du projet plus vaste1. Ces expositions dépassent l’anthropocène nucléaire pour tisser des liens entre l’histoire nucléaire et ses effets vécus, le site nucléaire et les corps irradiés, la réflexion nucléaire et les preuves matérielles…
Suite de l’article et autres images dans le magazine : Ciel variable 115 – LA MARCHE DU MONDE