[Été 2021]
Works from series:
Smith, Blur; Video: Walk on by
Optica, un centre d’art contemporain, Montréal
16.02.2021 — 03.04.2021
Par Érika Nimis
Au sortir de longs mois d’abstinence forcée, quel plaisir de renouer avec les visites « en vrai » de lieux dédiés aux arts visuels. Ce plaisir, je l’ai éprouvé chez Optica, en découvrant la première exposition solo à Montréal de l’artiste torontoise Sandra Brewster.
Sandra Brewster, dont les parents sont originaires du Guyana, attache une grande attention, dans son travail, à la pluralité des expériences de migration des communautés caribéennes. Et c’est tout en finesse que ses œuvres abordent les questions d’identité et d’image. La déconstruction du portrait ou de la représentation des personnes racisées ou noires est au cœur de son processus créatif. L’une de ses particularités est de s’appuyer sur la technique du transfert d’images sur divers supports (papier, bois, vidéo), que ce soient des pages d’annuaires téléphoniques comme dans la série Smith (2011–2019) ou des portraits photographiques comme dans la série Blur (2018–2019). Cette technique du transfert d’images opère en fait comme une métaphore du mouvement, celui entre autres de la migration de sa famille, établie à Toronto depuis la fin des années 1960.
Dans la première salle, le regard est d’emblée happé par une galerie de 96 portraits argentiques noir et blanc en buste. Chose étrange, tous ces visages dont on cherche, en vain, à saisir les expressions demeurent flous…
Suite de l’article et autres images dans le magazine : Ciel variable 117 – DÉCALÉ