Par Michel Hellman

[Extrait]

Musée McCord Stewart, Montréal
31.03.2023 — 10.09.2023

Lorsque la réalisatrice et photographe Joannie Lafrenière a été approchée par le Musée McCord Stewart pour participer à la deuxième mouture de Montréal en mutation (un programme de commande photographique ayant pour thème la transformation des quartiers de la métropole), le choix du lieu ne faisait aucun doute. Hochelaga est un endroit qui a provoqué chez l’artiste un véritable coup de foudre lorsqu’elle y a emménagé il y a près de 20 ans, un choc « presque aussi puissant que ma rencontre avec la photographie », dit-elle. Et c’est avec cet enthousiasme contagieux qu’elle nous présente, dans Hochelaga, un portrait lumineux d’un lieu de vie et de ses habitants ; c’est une incursion intime au cœur d’un quartier en perpétuel mouvement.

Situé dans l’est de Montréal, Hochelaga a longtemps été considéré comme le cœur ouvrier francophone de la métropole. Les manufactures installées à partir du 19e siècle ont attiré de nombreux travailleurs venus de la campagne. Avec la crise économique et la fermeture de nombreuses usines, le quartier est devenu synonyme de pauvreté, de violence et de chômage dans les années 1970 et 1980. La revitalisation qu’on remarque depuis quelques années a favorisé un embourgeoisement féroce et rapide. Celui-ci s’est fait trop souvent dans le heurt, la hausse des prix, la spéculation immobilière et les « rénovictions » qui affectent principalement les populations les plus modestes, celles qui ont pourtant contribué à façonner ce quartier
et lui conférer son identité…

[ Numéro complet, en version papier et numérique, disponible ici : Ciel variable 124 – DES IMAGES POUR MIEUX VOIR ]
[ L’article complet et plus d’images, en version numérique, sont disponibles ici : Joannie Lafrenière Hochelaga – Montréal en mutation — Michel Hellman ]