Manifeste pour une post-photographie, Joan Fontcuberta — Nicolas Mavrikakis

[Automne 2023]

Par Nicolas Mavrikakis

[Extrait]

Manifeste pour une post-photographie
Joan Fontcuberta
Arles, Actes Sud, 2022, 80 pages

L’artiste, critique, professeur et théoricien Joan Fontcuberta signe un manifeste qui aborde de plein fouet les enjeux et surtout les inquiétudes quant au changement de nature que la photo et l’image en général subiraient dans notre époque dominée par l’informatique et Internet. Une nouvelle forme de photographie aurait émergé depuis les années 1990, portée par les téléphones « intelligents » et les ordinateurs, nourrie par des logiciels comme Photoshop et des sites comme Instagram, Facebook, MySpace, TikTok… Le numérique aurait changé la nature ontologique de l’image. Et la mondialisation d’Internet aurait propulsé ces changements à un niveau supérieur, leur permettant de toucher profondément la vie de tout un chacun. Voilà l’hypothèse admise par beaucoup, idée répétée ad nauseam, et qui est une des prémisses intellectuelles du livre. Pour définir cette nouvelle situation de l’image, Fontcuberta se sert du terme de « post-photographie », qui aurait été utilisé pour la première fois par l’artiste et professeur montréalais David Tomas dans la revue SubStance55 en 1988. Soulignons que le manifeste donne une place importante à des photographes contemporains québécois, chose rare dans les ouvrages sur l’art actuel, malgré la prolifération de livres prétendant constituer un panorama de l’art à l’heure de la mondialisation ou de la décolonisation. Fontcuberta y parle de Chuck Samuels, Michel Campeau, Jon Rafman aux côtés de Martin Parr, Matthias Wähner ou Vik Muniz…

[ Numéro complet, en version papier et numérique, disponible ici : Ciel variable 124 – DES IMAGES POUR MIEUX VOIR ]
[ L’article complet et plus d’images, en version numérique, sont disponibles ici : Manifeste pour une post-photographie, Joan Fontcuberta — Nicolas Mavrikakis ]