[Automne 1990]
par Guy Marchamps
La première job que j’ai trouvée,
J’étais très jeune, il faut l’avouer
La première job que j’ai trouvée,
J’étais bien jeune, il faut l’avouer,
L’attraction d’un cirque vitré,
Dans la pouponnière, l’plus gros bébé.
J’pétais, j’ronflais, j’souriais aux anges,
J’comptais les tatas des tontons,
J’pétais, j’ronflais, j’souriais aux anges,
J’comptais les tatas des tontons,
Au bout d’cinq jours, fallu qu’ça change
J’savais pas compter jusqu’à un million.
A dix ans j’vendais du chocolat
Aux constipés de mon quartier,
À dix ans j’vendais du chocolat
À mon quartier de constipés,
J’ai eu l’idée d’faire une bonne farce,
J’l’ai remplacé par des Exlax.
J’passais des pamphlets d’porte à porte,
C’est pas la job qui rapporte,
J’passais des pamphlets d’porte à porte,
C’est pas la job qui rapporte,
Un jour j’ai dit woo c’est fini
Y’a pus d’place en d’sous d’ma galerie.
J’étais accordeur de piano
J’me faisais passer pour un aveugle,
J’étais accordeur de piano
J’me faisais prendre pour un aveugle,
La femme du boss s’est mise toute nue,
Tout à coup, j’ai r’trouvé la vue.
J’ai été aussi cascadeur
À Niagara Falls, Ontario,
Un temps, j’ai été cascadeur
À Niagara Falls, Ontario,
Quand les chutes avaient trop chaud,
C’est moi qui charriais les chaudières d’eau.
Bouboumacoute pendant une s’maine,
Oh ils m’ont pas gardé longtemps,
Bouboumacoute pendant une longue s’maine,
J’vous dis qu’ils m’ont pas gardé longtemps,
J’ai vu tant d’monde dans la misère,
Que j’fraternisais en payant la bière.
Comme comédien professionnel,
J’vous jure que j’étais pas si mal,
J’étais comédien professionnel.
Oh il paraît que j’étais pas si mal,
J’gagnais des montants substantiels
À l’Assemblée nationale.
J’aurais un conseil à t’donner,
C’est laisse-toi pas marcher su’é pieds,
J’aurais un conseil à t’donner,
C’est laisse-toi pas marcher su’é pieds,
Tu sais rien, on t’dit d’étudier,
Quand t’en sais trop, on t’fait chômer.