[Automne 1995]
École nationale supérieure des Beaux-Arts,
Paris, 1994, 35 x 26 cm,
28 p., 21 ill. (6 en coul.), 25,00 $.
Nous connaissons Michèle Waquant pour ses vidéogrammes mais nous sommes moins familiers avec sa production photographique. Ce catalogue d’exposition, sobre et de grand format, comble cette lacune et permet de réfléchir à la place qu’occupe la photographie au sein d’un travail qui porte moins sur des pratiques particulières et parallèles que sur un certain regard porté sur les choses.
Deux textes abordent le travail de Waquant. Le premier est caractéristique d’une attitude bien française qui est celle de dire les choses de manière plus compliquée qu’elle ne le sont en réalité et de s’étonner (encore !) devant une culture nord-américaine d’expression française. Le second texte — un entretien entre Philippe Cyroulnyk et l’artiste — complète l’ouvrage et enrichit la compréhension de l’ensemble. Les réflexions de Michèle Waquant sur sa production artistique sont une contribution importante qui éclaire un travail lucide mais complexe.
La trentaine de reproductions — en couleurs ou en noir et blanc — dont certaines sur double page, nous font mieux comprendre une recherche esthétique, plastique et sémantique formulée ainsi par l’artiste : « Il y a de l’indicible et c’est de cela que s’occupe l’art qui m’occupe : du non-discutable, de l’irréductible, et c’est là que se trouve le sens… » Les images tirées de vidéogrammes encouragent l’amorce d’une réflexion sur la nature de la représentation photographique — qu’elle soit fixe ou en mouvement — sur ses manières de se manifester et de prendre en compte de ce qui d’ordinaire, dans l’image ou dans le monde, nous échappe.