[Printemps 1996]

par Robert Legendre

« Le destin de chacun est lié à la source de sa dignité. »¹

Et la dignité de CVphoto, pour le moment, c’est de survivre avec plaisir. C’est pourquoi nous instituons, à partir de ce numéro, la publication de textes dont le contenu intéressera sans aucun doute tous nos lecteurs et lectrices.

Nous croyons que les sujets abordés susciteront les débats espérés. Ce nouvel espace doit être perçu comme une tribune où toute vérité est bonne à dire — surtout pour qui ne veut pas l’entendre. Le ton en est donné, donc, par Sylvain Campeau et son « Silence des agneaux ».

On inaugurait à Paris, en février, la Maison européenne de la photographie. Situé rue François Miron, ce lieu assure une visibilité singulière et remarquable à la photographie sous toutes ses formes, aussi bien celles qu’elle prend aujourd’hui que celles qu’elle a prises depuis ses débuts. On goûte le lieu, on s’y imprègne généreusement de l’esprit et des images des photographes du monde qui ont systématiquement commenté notre univers et questionné notre raison. La Maison est l’aboutissement du travail acharné de Jean-Luc Monterosso et de son équipe de collaborateurs. Force est de constater que les organisateurs du colloque « La présence de la photographie dans les collections des musées² » devront poursuivre l’énorme travail qu’ils ont amorcé, pour que la photographie atteigne, à Montréal, un droit de cité raisonnable.

Avec ce numéro se termine la collaboration de Serge Clément  à l’aventure CVphoto. Près de quatre années de travail, d’angoisses et surtout de plaisirs avouables. Cela valait le coup. La rigueur, le professionnalisme et l’immense générosité de ce collègue vont me manquer. Il est plaisant dans la vie de croiser des êtres de cette trempe.

En ce qui me concerne, ma participation à CV photo s’achève bientôt. « Et vlan ! », pour citer Batman dans le texte, « je pars vers une nouvelle aventure » .