Éric Desmarais, Sporobole, un canari dans la mine technologique – Une entrevue de Jean Gagnon

[Hiver 2025]

Sporobole, un canari dans la mine technologique
Une entrevue d’Éric Desmarais par Jean Gagnon

[EXTRAIT]

En botanique, « sporobole » désigne une plante herbacée tolérante à la sécheresse et dotée de poils longs et denses1. En art, c’est à Sherbrooke que le mot renvoie, là où œuvre le centre d’artistes Sporobole. Enraciné dans sa ville et sa région depuis plus de 50 ans, jadis sous les noms de Regroupement des artistes des Cantons-de-l’Est (RACE) et d’Horace, Sporobole s’affiche comme une référence en matière numérique. Exploration, expérimentation et même « services d’accompagnement » auprès des artistes et de tous les organismes culturels « dans leur virage numérique » sont parmi les mots qui le définis­sent. Au moment où l’intelligence artificielle (IA) s’immisce dans la création, il nous est apparu judicieux de connaître le positionnement de Spo­ro­bole à cet égard. Nous avons posé quel­ques questions à son directeur général, Éric Desmarais.

jean gagnon : Comme le rappelle son site Web, Sporobole a fêté ses 50 ans en 2023 – soit depuis la fondation du RACE. On y lit même ce slogan joliment tourné : « punk depuis 1973 ». Un texte en raconte l’histoire et, laconiquement, dit simplement, pour expliquer la naissance du nouvel organisme, « en 2009, l’organisation révise sa mission et devient Sporobole, centre en art actuel. » Sans plus ! Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette transformation ?

éric desmarais : Le RACE (puis la galerie Horace) faisait face depuis le début des années 2000 à une profonde crise. Il était doté d’un financement public famélique (70 000 $) ne permettant même pas d’assurer un salaire et les frais d’exploitation minimum. Il était en plus propriétaire d’un immeuble centenaire coûteux qui rapportait peu et que nous possédons encore aujourd’hui. La crise a atteint son apogée en 2008. Il recevait alors un ultimatum de son principal bailleur de fonds pour procéder à une restructuration sous peine de se voir couper ces minces subsides. L’organisme était coincé entre son origine communautaire et les visées professionnelles et internationalistes du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et de ses pairs. Un changement radical a donc dû être réalisé : se rebaptiser et se refonder. L’orga­nisme est devenu Sporobole en 2009 et a entamé sa reconstruction.

[ Numéro complet, en version papier et numérique, disponible ici : Ciel variable 128 – DÉPAYSEMENT ]
[ L’article complet en version numérique est disponible ici : Éric Desmarais, Sporobole, un canari dans la mine technologique – Une entrevue de Jean Gagnon]

Notes

  1. 1 De son vrai nom sporobole à fleurs cachées, herbierduquebec.gouv.qc.ca/plante/sporobole-a-fleurs-cachees.