[Hiver 2021]

Que disent de nous les paysages les plus éloignés, sauvages, silencieux ? Que façonnent en nous les paysages de l’enfance, ceux de notre éveil au monde ? Quel écho de notre propre devenir trouve-t-on dans le chaos des chantiers urbains ? Les paysages sont comme des miroirs, façonnés par la présence humaine. La ville est une extension directe du corps social et, de la même façon, la nature tout entière est une construction de la culture qui ne fait sens que par un regard humain.

ALAIN LEFORT
Résonance des silences
Reflet de notre époque. Attiré par les paysages d’eau, de glace et de neige, Alain Lefort ne cesse de se rendre dans les régions reculées du Québec. Éblouissante, la série Résonance des silences n’en est pas moins critique de notre présence au monde – et de la supposée objectivité photographique. Les épreuves argentiques, photomontages ou vidéos tirés de séjours au Nunavik sont marqués, de manière concrète ou sous forme de métaphore, de l’empreinte humaine.
avec un essai de Yannick Marcoux

CHLOÉ BEAULAC
Ces lieux qui nous habitent
Images miroirs. Poussée dans le cadre de missions photographiques à par- courir la région de son enfance – les Laurentides –, Chloé Beaulac puise autant dans ce qui se présente devant ses yeux que dans ses souvenirs. De ce parcours entre visions idéalisées et vues brutales de la réalité sont nées des images trafiquées numériquement. Les compositions ne trahissent rien, ne mentent pas. Elles exultent un paysage, s’offrent comme un miroir de nos rapports à la nature, celle qu’on idéalise, mais qu’on altère, celle qui impressionne, mais qu’on s’approprie.
avec un essai de Dominique Sirois-Rouleau

DAVID K. ROSS Children of Kaos
Échos actuels. Les images de la série Children of Kaos relèvent d’un regard, sinon critique, cynique. La surproduction visuelle qui caractérise notre époque et la surconsommation qui en découle sont une cible en soi courante. L’approche de David K. Ross prend cependant un détour par l’Antiquité, notamment à travers les titres de ses œuvres. La distanciation entre ces références et le contenu des images a inspiré, à l’autrice Jeanne Randolph, un étonnant dialogue animé, soulignant l’usage tordu de la mythologie dans le secteur de la publicité.
avec un essai de Jeanne Randolph

 

Suite de l’article et autres images dans le magazine : Ciel variable 116 – PAYSAGES MIROIRS