[Été 1991]
par Marc Olivier Rainville
J’avais 17 ans lorsque j’ai lu pour la première fois Menaud maître draveur. J’ai écrit à l’auteur, porté par l’enthousiasme de l’adolescence, et il m’a fait l’honneur d’une réponse que je m’empresse de vous transmettre, 20 ans plus tard, avec l’espoir que ceux qui se prétendent nos chefs en prennent connaissance.
Et que ces quelques lignes, cette voix éteinte mais toujours vivante, leur inspirent la sainte terreur qui devrait guider tous les justes investis, par ces temps qui rampent, d’un tant soit peu de responsabilité politique.
Je rêve évidemment. L’Assemblée nationale n’est plus qu’un vestibule. Les exigences ont sombré dans l’abîme du rêve. La chair du pays à bâtir ne se porte guère mieux que la charogne.
Et moi aussi, pauvre poète, paranoïaque fonctionnel, je sens venir la brise… Un accident nucléaire à Gentilly, une invasion militaire U.S. à la Baie-James. Et pourquoi pas, de la neige en juillet…