Ouvrages à souligner

[Hiver 2018]

Livres photographiques

Le photographe Louis Perreault a fondé il y a quelques années les Éditions du renard, une maison d’édition spécialisée dans la publication de livres photographiques, qu’il co-anime maintenant avec le photographe Jean-François Hamelin. Ils faisaient paraître cet automne leurs 12e et 13e titres, de très beaux ouvrages reliés, sous couvertures rigides, d’une qualité d’impression remarquable qui témoignent d’une belle maturation pour cette toute jeune maison d’édition.

Le premier de ces ouvrages, Volcán, de Louis Perreault lui-même, se présente comme le récit d’une traversée poétique du Mexique et de l’Amérique centrale. On y rencontre surtout des gens et des paysages, avec des textures et des atmosphères, et de petits détails qui disent un peu de la vie de ces gens croisés dans l’autre Amérique. Le regard du photographe, tranquille, curieux et bienveillant, incite les gens à s’ouvrir à la caméra et produit de remarquables portraits. Les images de ces gens scandent la série, en réussissant, en quelques images seulement, à donner vie à la traversée de ce si grand territoire. Un territoire à l’échelle d’un continent, riche et bouillant, dont l’âme s’incarne dans la figure du volcan.
Louis Perreault, Volcán, Éditions du renard, Montréal, 2017, 80 p., 39 photographies couleur, avec un court texte, fr. et angl.

Le second ouvrage, Le Naufrage, est un projet de Charles-Frédérick Ouellet qui est fasciné par le fleuve Saint-Laurent et le photographie en cherchant à y découvrir un élément unificateur des origines et des traditions de la société québécoise. Se situant à la croisée des approches documentaire et poétique, inspiré à la fois par les récits de navigateurs et les légendes de marins, ce livre se réapproprie les codes graphiques du livre ancien et du manuel de navigation historique pour proposer une réflexion sur la représentation des lieux de mémoire, de la nature et de nos racines.
Charles-Frédérick Ouellet, Le Naufrage, Éditions du renard, Montréal, 2017, 108 p., 55 photographies n. et b., 1 illustr., 1 poème.

George Steeves’ recent artist’s book, Excision, is presented as an «expressionistic documentation of the topic of cancer,» the one that struck his wife, Ingrid, not long after they started to live together. «It is a recounting in words and photographs of love, a late-in-life marriage, and advanced cancer.» «The photographs were made with purely documentary intentions at Ingrid’s invitation. The harsh, sometimes cruel, raw images did not reflect my survivor’s recollective sensibility. Only by overpainting them could I administer the necessary corrective. The paint is not intended to obscure ; it tells the truth slant. The text is in a diaristic form…». And the rough and gestural colour drawings express in a very touching manner the violence of the emotions, and of the sickness.
Georges Steeves, Excision, Studio George Steeves, Halifax, 2017, 96 p., 48 photographs, covered with oil drawings, Engl.

Catalogues monographiques

Publication rétrospective accompagnant une exposition de Jocelyne Alloucherie au Domaine de Kerguéhennec à l’été 2017, à la suite d’une résidence qu’elle y réalisée en 2016. Plusieurs oeuvres sont issues de la résidence, entremêlées à des oeuvres antérieures en profonde correspondance avec les propositions nouvelles. Ensemble, elles s’insèrent dans un dispositif narratif où photographies, dessins, volumes et vidéos se mélangent pour questionner l’architecture et le paysage. Le cahier des ombres rassemble des récits recueillis sur plusieurs années, souvent juste après les collectes photographiques. « La chronologie de présentation de ces fictions et réflexions a été bouleversée. Leur fil conducteur n’est pas celui d’un temps linéaire mais celui d’un lien évocateur qui noue ces surgissements éphémères mais constants dans leur réapparition ; ces moments fugitifs rendus pérennes par la photographie avant de s’inscrire dans une suite imaginaire. », écrit Jocelyne Alloucherie.
Jocelyne Alloucherie, Le cahier des ombres, Bignan, éditions Domaine de Kerguéhennec, 2017, 128 p., 34 photographies, fr.

Marlene Creates’ interest in the intersection of art and the natural world has always been with the ephemeral, the small scale, and the non-monumental, and with place, conceived in relation to memory, narratives, language and knowledge. The book attempts to sum up a career that privileges the act over the artifact, the moment over the monument. Under the direction of curatorcritics Susan Gibson Garvey and Andrea Kunard, Marlene Creates: Places, Paths, and Pauses offers not only a broad view of her work in photography but also a critical appreciation of her multi-disciplinary approach (assemblages, memory-map drawings, and video-poems) through essays by Gibson Garvey and Kunard, art historian Joan M. Schwartz, nature writer Robert Macfarlane, and poet Don McKay. The publication accompanies a major retrospective exhibition, organized by the Beaverbrook Art Gallery in partnership with the Dalhousie Art Gallery, that is now touring across Canada.
Susan Gibson Garvey & Andrea Kunard Eds., Marlene Creates, Places, Paths, and Pauses, Goose Lane Editions and Beaverbrook Art Gallery, Frederiction, NB, 2017, 204 p., Engl.

Théorie

En terminant, une simple mention de trois ouvrages théoriques parus au cours de l’année sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir. / In closing, a simple mention of three theory books, published during 2017, which we will have the opportunity to revisit.

Martha Langford, Ed., 15 authors, Narrative Unfolding: National Art Histories in an Unfinished World, McGill-Queens University Press, 2017, 438 (456) p., illustr., Engl.
Vincent Lavoie, L’affaire Capa. Le procès d’une icône, Textuel, Paris, 2017, 191 p., illustr.
Vincent Lavoie, dir., 14 auteurs, La preuve par l’image, PUQ, Québec, 2017, 298 p.

[Numéro complet disponible ici : Ciel variable 108 – SORTIE PUBLIQUE]

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