[Printemps-Été 2018]
Les oeuvres réunies dans ce numéro font un retour sur des phénomènes ou événements significatifs de l’histoire récente pour les remettre en mémoire et prendre la mesure de leurs enjeux actuels. Ce sont des oeuvres foisonnantes, aux itérations multiples, qui empruntent des formes complexes à l’image de leurs objets d’investigation, soit tout un champ des pratiques artistiques, des oeuvres phares et des moments charnières, des artefacts culturels démultipliés qui sont l’objet d’intenses manipulations idéologiques…
BLAKE FITZPATRICK AND VID INGELEVICS, Freedom Rocks: The Everyday Life of the Berlin Wall
Depuis une quinzaine d’années, Blake Fitzpatrick et Vid Ingelevics mènent un projet commun, intitulé Freedom Rocks: The Everyday Life of the Berlin Wall, dans lequel ils s’attachent à retracer les différents usages auxquels sont soumis les divers fragments du mur de Berlin suite à son démantèlement. Deux volets de ce projet étaient récemment présentés à Toronto : le premier mettait l’accent sur l’extrême mobilité de ces artéfacts ; le second, sur la part idéologique du travail de commémoration dont ils sont les vecteurs…
avec un essai de Jill Glessing
CHARLES GAGNON / EMMANUELLE LÉONARD, Le huitième jour
Des expositions et publications récentes autour d’Expo 67 ont permis de nous remettre en mémoire l’exposition du Pavillon chrétien conçue par Charles Gagnon, ainsi que l’oeuvre Le huitième jour, un film-collage fait d’images d’actualité, proposant une critique virulente des technologies de la guerre, de la violence et de la société de consommation d’après-guerre. Cinquante ans plus tard, Emmanuelle Léonard revisite cette oeuvre dans une installation vidéo montrant les réalités actuelles de la guerre à partir d’images provenant d’Internet.
avec un essai de Pierre Dessureault
CAROL SAWYER, The Natalie Brettschneider Archive
Depuis une vingtaine d’années, Carol Sawyer décline des oeuvres qui témoignent de la vie d’une artiste imaginée et de ses rencontres avec une riche communauté de femmes artistes actives au sein des avant-gardes européennes des années 1920 et 1930 et des milieux de l’art moderne au Canada. Elle contribue ainsi, par l’entremise de l’autoportrait fictionnel ou de la reprise d’oeuvres, à la reconnaissance et à la relégitimation de l’apport de ces femmes dans l’histoire de l’art.
avec un essai de Ariane Noël de Tilly