[Été 2021]
Bertrand Carrière
Apprendre la photographie par les livres
Une entrevue par Serge Allaire
[Extrait]
Au cours des quarante dernières années, Bertrand Carrière a produit une œuvre photographique à la fois personnelle et variée. Son travail a été exposé au Québec, au Canada, en Europe et en Chine, et il est représenté par la Galerie Simon Blais, de Montréal, ainsi que par la Stephen Bulger Gallery, de Toronto. Carrière, qui a enseigné la photographie à l’Université de Sherbrooke, est bénéficiaire de bourses de différents conseils des arts (Canada, Québec, Longueuil). Il a publié plusieurs livres dont Le Capteur en 2015, aux éditions du Renard. En 2020, sous l’intitulé Solstice, une exposition et une monographie, toutes deux de nature rétrospective, ont mis en lumière l’ampleur de sa pratique.
SA : J’aimerais aborder l’ensemble de ta démarche et du processus qui a mené à l’exposition et au livre Solstice. Comment t’est venue l’idée de ce projet rétrospectif ?
BC : Je songeais à un livre qui regrouperait plusieurs de mes projets. Pour des raisons diverses, je demeurais parfois insatisfait des livres précédents: choix d’images, mise en pages, qualité d’impression. Je souhaitais combler ces lacunes et créer un livre qui puisse rassembler des plus courts extraits de mes projets et des images inédites. L’idée d’une exposition rétrospective fut vite abandonnée au profit d’une collaboration avec Plein sud éditions, en vue d’une monographie.
Puis une invitation m’est venue de la Galerie d’art Antoine-Sirois de l’Université de Sherbrooke, qui m’a permis de voir la possibilité de réaliser une exposition à caractère rétrospectif. Le travail sur le livre était déjà amorcé et j’ai choisi de travailler les deux en parallèle. Par la suite, la galerie universitaire a proposé de coéditer la monographie, ce qui s’est traduit par un apport financier important.
Pour l’exposition, qui est fort différente de la monographie, j’ai choisi de travailler à partir de tirages disponibles et de consacrer un projet à chacun des murs de la galerie. Je souhaitais que l’exposition respire. Je n’ai pris que des images réalisées à partir de 1996. J’ai été mon propre commissaire, j’ai procédé au choix des œuvres et à la mise en espace. J’ai été aidé par une très bonne équipe à la galerie, à commencer par la nouvelle directrice Caroline Loncol-Daigenault, et par Mona Hakim pour les textes…
Suite de l’article et autres images dans le magazine : Ciel variable 117 – DÉCALÉ