Yann Pocreau, Les Impermanents — Daniel Roy

[Automne 2021]

Yann Pocreau
Les Impermanents
Musée des beaux­arts de Montréal
10.04.2021 — 1.08.2021

Par Daniel Roy

[Extrait]
Poursuivant ses réflexions sur la matérialité de la lumière, Yann Pocreau présente au Musée des beaux­-arts de Montréal un corpus d’œuvres inédites, fruit de ses recherches effectuées lors de résidences à la Fonderie Darling (2016–2018) et à l’observatoire du Mont­-Mégantic (2018). Pour l’occasion, il s’est intéressé aux sources lumineuses qui parviennent jusqu’à nous depuis la voûte céleste, explorant aussi bien leur dimension physique que métaphorique ou philosophique. À travers des photographies effectuées avec ou sans appareil, des images glanées, une projection et une installation sculpturale in situ, l’exposition Les Impermanents s’offre comme autant de méditations sur la lumière et le cosmos. Tout en invitant le spectateur à réfléchir sur le temps, la fugacité de la vie et la finitude des êtres et des objets.

Baignée dans l’ambiance tamisée de la première salle, la série Ces choses qui me manqueront (index) (2020–2021) présente trente épreuves lumen. Juxtaposés sur le mur, ces papiers photosensibles aux couleurs délavées forment un ensemble polychrome aux doux contrastes. Oscillant entre abstraction et figuration, plusieurs images donnent à voir des compositions géométriques dont certaines reproduisent le mouvement des astres et des planètes. D’autres images, quant à elles, réfèrent plus directement à des objets. À leur vue nous viennent à l’esprit les travaux des primitifs de la photographie : des fleurs, dont les contours ont fortement réagi avec la chimie des papiers, évoquent les premiers photogrammes de Henry Fox Talbot; une fougère, délicatement disposée sur le papier bleuté, rappelle les cyanotypes d’Anna Atkins, pionnière de la photographie botanique…

 

Suite de l’article et autres images dans le magazine : Ciel variable 118 – EXPOSER LA PHOTO