[Été 2022]
La culture autochtone a longtemps été opprimée dans ce pays, mais des voix fortes et fières se sont progressivement affirmées sur la scène publique et elles sont de plus en plus reconnues. Nous en présentons ici trois qui se sont distinguées en faisant de la photographie le véhicule central de leur démarche. Ensemble, elles proposent une vision renouvelée de l’identité des Premiers Peuples, qui puise dans la tradition tout en étant pleinement en phase avec la réalité contemporaine et en affirmant une présence sur tout le territoire.
DANA CLAXTON
Portraits & Regalia
The Mustang Suite, Headdress, Lasso et NDN Ironworkers se déclinent comme une série de portraits, tous faits en studio, avec des poses qui prennent souvent une dimension performative et des arrangements d’objets, de maquillages et d’habillements parfois étonnants. De la famille contemporaine aux vaillants constructeurs de gratte-ciel, en passant par des versions composites du masque totémique traditionnel et des jeux de lasso de « l’Indien » devenu cowboy, on se retrouve face à un déploiement joyeux et confiant des multiples identités de l’autochtone contemporain.
avec un essai de Skeena Reece
JEFF THOMAS
Indians on Tour
Avec la série Indians on Tour, amorcée en 2000, Jeff Thomas entreprend de mettre à profit tous ses déplacements pour affirmer la présence autochtone sur le territoire. Placée au premier plan de l’image, la figurine de « l’Indien », avec ses costumes traditionnels, vient hanter tous les lieux colonisés par la culture moderne et marquer la préséance autochtone. Cette reconquête symbolique trouve peut-être son expression la plus forte devant des lieux, pourtant muets, qui ont été marquants pour l’histoire des Premières Nations et dont les notes de voyage de Thomas viennent rappeler l’importance.
entrevue réalisée par Carolyn Hickey
MERYL MCMASTER
As Immense as the Sky
Meryl McMaster propose la réappropriation d’un territoire, non pas urbain comme chez Jeff Thomas, mais naturel, celui de la primordiale île de la Tortue. Sa démarche repose sur un réinvestissement, à la fois symbolique et rituel, performatif et sculptural, de certains fondements de la culture autochtone dont elle livre une transmutation dans des images mystérieuses et troublantes. De la terre jusqu’au ciel, de la brindille au souffle du vent, chaque élément contribue à une cosmogonie réactivée par une vision contemporaine et idiosyncrasique du monde où l’être, autochtone, est au centre du monde.
avec un essai de Lori Beavis
[ Numéro complet, en version papier et numérique, disponible ici : Ciel variable 120 – FIGURES D’AFFIRMATION ]
[ L’article complet et plus d’images, en version numérique, sont disponibles ici : Figures d’affirmation ]