Agglomérations

[Hiver 2024]

La ville naît de l’agglutinement des constructions qui abritent la vie et les activités humaines. Elle est tramée d’un ensemble de voies de circulation qui rythment le mouvement et les échanges. L’agglomération, c’est cela : un noyau de densité plus ou moins grande posé en un certain point d’un lacis rhizomique qui parcourt tout le territoire. C’est ce territoire qu’explorent les artistes réunis dans ce dossier : ils arpentent la ville, ses périphéries, les arrière-pays, pour prendre la mesure de la façon dont l’humain inscrit son urbanité dans le monde naturel et comment il le transforme.

ÉRIC TABUCHI / NELLY MONNIER
Exposer l’Atlas des Régions Naturelles (l’ARN)

Éric Tabuchi et Nelly Monnier ont entrepris de répertorier « photographiquement » les bâtiments et paysages caractéristiques de quelque 450 « régions naturelles » de France, une aventure titanesque visant à porter un regard renouvelé sur le territoire. Les quatre premiers volumes de l’Atlas des Régions Naturelles (ARN) ont déjà été publiés, sur une somme qui devrait en totaliser une trentaine. Le duo explore aussi différentes modalités de présentation de ces images dans le cadre d’une série d’expositions, notamment Soleil Gris, tenue aux Rencontres d’Arles durant l’été 2023.
avec un essai de Luce Lebart

BERTRAND CARRIÈRE
Autoroutes 10-20-55

Bertrand Carrière circule régulièrement dans une large zone de la rive sud de Montréal circonscrite par les autoroutes 10, 20 et 55. Il a constitué une sorte de journal visuel de ces lieux, en s’attachant à montrer la diversité des constructions, terrains vagues, gens et activités que l’on y retrouve. Certaines de ces images sont exposées sur les panneaux publicitaires de ces mêmes autoroutes, avec la mention « À qui appartient le paysage ? », une manière de s’interroger sur nos modes d’aménagement du territoire.
avec un essai de Michel Hardy-Vallée

SUZANNE LAFONT
Nouvelles espèces de compagnie Roman et Anticipation

Invitée par la municipalité de Bordeaux, Suzanne Lafont a d’abord longuement arpenté l’agglomération avant de focaliser son attention sur les plantes sauvages surgissant des interstices des rues et trottoirs. Elle en a produit une sorte d’herbier, avec des éléments narratifs provenant de la toponymie des lieux de cueillette. Un second herbier, aux couleurs comme irradiées sur fond noir, a également été réalisé. Une manière de rappeler que la ville s’inscrit dans un territoire naturel plus large qu’elle, dont il faut connaître l’histoire et envisager le devenir.
avec un essai de Julie Martin

[ Numéro complet, en version papier et numérique, disponible ici : Ciel variable 125 – AGGLOMÉRATIONS ]
[ L’article complet et plus d’images, en version numérique, sont disponibles ici : Agglomérations