[Hiver 2024]

Par Bénédicte Ramade

Photographie contemporaine & anthropocène
Danièle Méaux
Paris, Éditions Filigranes, 2022, 288 pages

[Extrait]

Comment photographier cet hyper-objet qu’est l’Anthropocène ? Comment capter cette ère déterminée par l’humain, dans sa dimension géologique tant qu’atmosphérique, alors que sa portée chronologique remonte à plusieurs siècles, dépendamment des résultats d’une recherche qui postule tour à tour un Capitalocène (Andreas Malm), un Plantationocène (Anna Tsing et Donna Haraway) et jusqu’à un récent Pathocène (Gil Bartholeyns) ? Certes, le dernier ouvrage de Danièle Méaux ne prétend pas résoudre d’emblée cette gageure que représente la visualité d’une ère géologique devenue un enjeu culturel, philosophique et artistique. Plutôt même que de s’aventurer dans la définition d’une photographie anthropocène, l’autrice préfère avancer diverses pistes en suivant son instinct, revendiquant de ne pas établir de panorama ou d’histoire. De même, elle n’énumère pas les diverses obédiences intellectuelles et politiques du concept d’Anthropocène à l’origine de multiples appellations censées corriger le nivellement globalisateur et injuste du préfixe anthropo (qui induit que toute l’humanité est en cause dans le processus de transformation de la Terre). Elle préfère se concentrer sur le cœur de son expertise, la photographie, à travers des propositions de corpus choisis pour leur valeur paradigmatique (d’un monde occidentalocentré, on s’entend) qu’elle analyse très précisément…

[ Numéro complet, en version papier et numérique, disponible ici : Ciel variable 125 – AGGLOMÉRATIONS ]
[ L’article complet et plus d’images, en version numérique, sont disponibles ici : Photographie contemporaine et anthropocène – Bénédicte Ramade