[Été 1995]
par Robert Legendre
L’argent ne fait pas le bonheur : il permet de souffrir dans le confort1 !
Nous avons commencé, au numéro 24, la bilinguisation de la revue CVphoto en y ajoutant des résumés d’articles, soit en français, soit en anglais. Par la suite, nous avons entrepris de traduire intégralement les textes publiés. Cela est coûteux. Sauf une seule et maigre subvention du Secrétariat d’État du Canada, aucune aide ne nous a été accordée pour la traduction de nos textes.
De la part de Québec, c’est peut-être compréhensible, mais nous comprenons moins qu’Ottawa n’offre aucun support décent à ce type d’opération : savoir que les Rocheuses nous appartiennent (à nous aussi), cela devrait nous suffire, me direz-vous !
Le manque d’argent ! Voilà donc la sombre raison qui motive les quelques transformations que vous constaterez dans ce trente et unième numéro de CVphoto. Les textes ne sont plus traduits intégralement, à l’exception de l’éditorial, des notes de présentation des artistes et de la chronique de lecture de ce numéro. Nous tenterons cependant, dans la mesure du possible, de publier des textes en français et en anglais pour chacun des portfolios que nous publierons.
Dans le domaine des arts et de la culture, au concept si moderne et si dynamique d’industrie culturelle, se greffe maintenant le syndrôme MBA – ou comment appliquer le modèle des biscuits Oréo de M. Christie à la vente d’une revue d’art actuel, d’une oeuvre contemporaine ou d’une place à un spectacle expérimental. Cela fonctionne parfois admirablement bien. Mais pas si on s’éloigne du « populaire ».
Alors n’empruntez pas cet exemplaire à votre voisin ; interdisez-vous de lire CVphoto debout, inconfortable, là où vous pourriez l’acheter : achetez-le. Mieux : abonnez-vous. Allez-y ! C’est la solution la plus pratique, et c’est abordable. Vous trouverez à la page 33 les renseignements nécessaire pour poser enfin ce geste exaltant.