Éditorial

[Automne 1995]

par Robert Legendre

Événements artistiques majeurs au plan du concept et de l’envergure, les MOIS DE LA PHOTO sont des biennales qui ont lieu dans plusieurs grandes villes du monde. Montréal est depuis huit ans, grâce au groupe Vox Populi, l’hôte de cet événement au Canada. Vu l’étendue de la ville, on peut qualifier le MOIS DE LA PHOTO À MONTRÉAL de tentaculaire, ce qui, d’un certain point de vue, est assez plaisant à cette période de l’année.

Il existe à Montréal et ailleurs dans le monde un bon public, fervent et fidèle, pour ce genre d’événement. Une partie de ce public circule d’une ville à l’autre et développe ainsi une vision particulièrement documentée de la photographie contemporaine.

Au plan des thématiques et des oeuvres sélectionnées, on perçoit nettement les différences des continents et d’une nation à l’autre. L’universalité réside dans le concept des MOIS DE LA PHOTO. La photographie, quelle que soit la prétention du commissaire ou de l’artiste, demeure un geste individuel.

Les Productions Ciel Variable, éditeur de CVphoto, en tant qu’organisme de promotion de la photographie contemporaine, voulaient participer à cette édition du MOIS DE LA PHOTO À MONTRÉAL. Nous avons donc réalisé La photo en revue, un événement qui, croyons-nous, intéressera particulièrement nos lecteurs. L’événement réunit en un seul lieu plus de quinze revues de qualité, qui viennent d’un peu partout dans le monde et qui ont comme préoccupation commune la photographie ; vous trouverez à la page 7 les informations relatives à cet événement.

La présence de deux suppléments dans ce numéro de CVphoto peut vous surprendre, mais c’est pour nous une autre façon de participer au MOIS qui, soulignons-le, est un événement majeur en art au Canada. Ces deux suppléments nous semblaient aussi des plus pertinents pour contribuer à l’essor de la photographie et offrir un support adéquat aux initiatives qui méritent d’être soulignées.

Le premier supplément, au centre de la revue, vous propose d’une part le catalogue des expositions présentées par le Musée du Québec (MQ) et par le Musée canadien de la photographie contemporaine (MCPC) dans le cadre du MOIS DE LA PHOTO À MONTRÉAL et, d’autre part, les textes exposant la problématique du colloque La présence de la photographie dans nos musées. Spécificité d’un médium… – d’une culture. Je ne saurais assez remercier les personnes qui ont collaboré à cette aventure.

Le second supplément, à la fin de ce numéro, expose les constatations d’un groupe de travail formé d’étudiants de l’université Concordia dirigé par la professeure Penny Cousineau. Ce groupe, composé de douze personnes, souligne les liens et les divergences entre deux générations successives de photographes québécois. Il est capital, pour notre photographie, que de tels travaux soient accessibles aux chercheurs universitaires, mais aussi aux praticiens de tous les jours et aux amateurs de photographie. Sans prétention aucune, cette étude rétablit une perspective historique, trop souvent omise parce que semblant revêtir peu d’importance chez nous. Le moment comme l’événement nous semblaient propices à cette profusion. Amusez-vous bien !