[Printemps 1996]
Galerie Samuel Lallouz
du 25 novembre 1995 au 6 janvier 1996
Le travail récent de l’artiste Sylvie Readman peut être perçu comme une synthèse des œuvres précédentes. Libérée de toute tendance conceptuelle ou de toute référence historique, Sylvie Readman questionne les liens, parfois nébuleux, qui unissent mémoire et photographie.
Ni tout à fait réelles ni tout à fait fausses, ses photographies noir et blanc apparaissent comme des figurations d’images mentales qui prennent forme là où la mémoire rejoint l’imagination. Des nuages, un visage, un doigt, un train qui passe, un champ, un poisson dans son bocal : certaines images suggèrent la liberté, d’autres l’aliénation, d’autres, encore, la fuite du temps. Parfois, l’artiste joue habilement avec la superposition d’images et l’usage du flou, provoquant ainsi des interférences, un brouillage du sujet semblable à l’imprécision de certains souvenirs. On flotte, on vague, on s’arrête, on repart, happé dans la spirale de la mémoire. La dernière image est troublante : deux chemins se superposent et partent dans des directions opposées, sans issue.
Avec Reviviscence, Sylvie Readman nous envoûte. Ses photographies sont simples et belles, et nous rappellent à tous les images mentales qui surgissent de temps à autre dans notre esprit, impalpables.