[Printemps 1997]
par Franck Michel
L’année 1997 s’avère une année charnière pour CVphoto. Campagnes de promotion et d’abonnement, collaborations, lancements, conférences : CVphoto confirme son dynamisme, sa volonté d’ouverture et souhaite accroître sa visibilité au Québec comme au Canada et à l’étranger.
Première «opération» : le tirage au sort, parmi les nouveaux abonnés, d’une œuvre du photographe québécois Bertrand Carrière (on trouvera les détails dans ce numéro) ; c’est une occasion unique de gagner un tirage original d’un artiste de renom. En juin, ouvrez bien les yeux, car CVphoto descendra dans la rue et s’affichera sur les murs des grandes villes canadiennes. Mais n’en disons pas plus pour l’instant, question de vous réserver quelques surprises… Bien que la revue CVphoto soit arrivée à l’âge adulte, elle peut encore se développer considérablement ; c’est avec votre appui, chers lecteurs et lectrices, que nous y arriverons.
Le contenu de ce numéro gravite autour de l’idée de désir, exprimée ici sous différentes formes. Pour Anne Arden McDonald, Diana Thorneycroft et Anne-Marie Zeppetelli, trois artistes qui sont animées par une force vive de créer, la photographie, loin d’être une simple représentation du monde, est plutôt un moyen de transcender le réel : la photographie leur permet de façonner un univers qui laisse libre cours à leurs désirs et à leurs fantasmes. L’image photographique devient un lieu où le réel et la fiction s’entrechoquent, un lieu des possibles. Les trois portfolios sont accompagnés de textes de Sylvain Campeau, d’Annie Molin Vasseur et de Céline Mayrand, qui nous livrent leurs interprétations de ces images souvent troublantes. Nous avons aussi invité l’auteur et psychanalyste Serge Tisseron à signer la chronique «Point de vue» : il y exprime ses réflexions sur les rapports qu’entretiennent l’inconscient et la photographie.
Avant de terminer, je voudrais dire un mot sur la place qu’occupe actuellement la photographie dans les réseaux de diffusion de l’art contemporain (de même, d’ailleurs, que dans les musées d’histoire et des beaux-arts). Il est intéressant de constater que la photographie a, depuis quelque temps, une place privilégiée dans les galeries et les musées. De ce point de vue, la présente saison, qui permet de voir plusieurs expositions de photographie intéressantes, est particulèrement éloquente. À l’heure où certains prédisent la mort de la photographie, cette situation peut sembler paradoxale (nous y reviendrons dans un prochain numéro). Cet engouement serait-il dû à la nostalgie d’un procédé archaïque que l’effervescence des nouvelles technologies de l’image met en péril ? Serait-ce le signe avant-coureur d’une lente agonie ? Quoi qu’il en soit, nous pouvons pour l’instant nous réjouir de voir de nombreux lieux de diffusion dédier leurs cimaises à la photographie, qu’elle soit historique ou contemporaine, classique, plasticienne ou hybride : de quoi satisfaire l’amateur tout autant que le spécialiste. Et ce n’est qu’un début, puisqu’en septembre la photographie prendra d’assaut la ville entière…