[Printemps/été 2012]
Des monographies
La monographie Gwenaël Bélanger Casser l’image (Expression, Centre d’exposition, Musée régional de Rimouski, 2011, n. p., fr. / angl.), publiée en complément de l’exposition éponyme, témoigne des 10 ans de carrière de l’artiste. Les auteurs et commissaires Yann Pocreau, Bernard Lamarche et l’auteure invitée Mélanie Boucher signent là des textes qui nous permettent devoir la richesse des multiples pistes qu’emprunte cetravail. On y révèle notamment la présence et l’usage du miroir et de ses effets dans les œuvres. On rappelle avec quelle habileté l’artiste maîtrise les notions fondamentales liées à la représentation de l’espace, de la gravité, du temps, de la vitesse et de l’éphémère. Voilà un ouvrage important et abondamment illustré sur l’ensemble du travail installatif de Gwenaël Bélanger. S’agissant d’une première monographie, Richard-Max Tremblay, Portrait (les éditions du passage, 2011, Montréal, 192 p., fr. / angl.) réunit plus de 90 reproductions d’œuvres, un entretien et un essai d’André Lamarre. Une chronologie très élaborée ainsi qu’une bibliographie complètent la publication. L’ouvrage témoigne des trente années de travail artistique de Richard-Max Tremblay dont le processus créatif gravite autour du portrait réalisé en peinture et en photographie. Il aborde la période consacrée aux portraits d’artistes canadiens renommés et traite d’un travail pictural pouvant s’apparenter à celui de G. Richter. On décèle aussi chez l’artiste une inspiration issue de sources littéraires : Beckett, Borges et Yourcenar.
Darkness implacable. Matthieu Brouillard (sagamie édition d’art, Alma, 2011, 124 p.,fr. / ang.) avec ses grandes et belles reproductions pleine page noir et blanc, nous fait entrer dans les détails de sujets à la fois intrigants et théâtraux. Ces images expressives, d’aspect dramatique et inquiétant, sont accompagnées d’un texte de James D. Campbell qui dévoile les codes régissant ces mises en représentation du corps et commente leur effet d’une rare intensité. Du même prolifique auteur, James Campbell, on note la parution d’un essai sur l’artiste Marisa Portolese dans Antonia’s Garden / Le jardin d’Antonia (La Maison de l’image et de la photographie (uma), Montréal, 2011, 80 p., ang. / fr.). On y découvre trente-cinq images couleur portant sur les quatre dernières années du travail de l’artiste. Dans ses photographies, elle montre des paysages et des portraits pour restituer des notions de relations familiales complexes, d’enfance, de souvenir, d’exode et d’abandon. Et tout cela, comme le relève l’auteur, sous le signe de l’« empathie ».
In Jayce Salloum: History of the Present, edited by Jen Budney (Saskatoon: Mendel Art Gallery/Kamloops Art Gallery/Confederation Centre Art Gallery, 2009), we learn that Jayce Salloum, whose Lebanese grandparents immigrated to Saskatchewan in the 1930s, moved to Vancouver and has, for more than twenty years, produced works whose subject matter deals with identity, migration, and displacement. Like the eponymous touring exhibition, the book takes a look back at this internationally known artist in mid-career and his photographic and videographic installations.
Des essais
Sous le titre judicieux Des actions parlantes, (GalerieLeonard & Bina Ellen, Montréal, 2012, 258 p., fr. / ang.), cette publication collective sous la direction de Michèle Thériault réunit des essais qui révèlent des façons différentes de penser, de s’engager et d’agir au sein de la société québécoise durant les années 1960 et 1970. Des faits qui ont marqué différemment la vie collective et artistique de l’époque et qui portent aujourd’hui à réfléchir sur les enjeux actuels à la lumière de la complexité de ce passé. On y examine tour à tour le débat linguistique à la fin des années 1960, la publicationde Québec underground (1962-1972), le commissariat de Normand Thériault au milieu des années 1970 et la présence des communes néorurales au Québec.
Like the exhibition, Between the Frames: The Forum, edited by Anne Bénichou (Barcelona: Museu d’art contemporani de Barcelona, 2011), looks at a project that Muntadas developed over a ten-year period (1983 to 1993). These “frames” deal with the art system of the 1980s and state Muntadas’s main preoccupations, including questions of representation, relations between art and society, interpretation, and the values of art in relation to those of contemporary and popular culture as well as the media and architecture. The essays in the book dissect the large eight-section installation that gives a portrait of the art made during this fertile period.
Sonia Pelletier est coordonnatrice à l’édition du magazine Ciel variable.