Avec des essais de
Suzanne Paquet, Élène Tremblay, Christelle Proulx, Daniel Fiset, Christine Ross, Janine Marchessault
et les travaux de
Dominic Gagnon, Jon Rafman, Karen Elaine Spencer, Janet Cardiff et George Bures Miller
et l’exposition
Land/Slide: Possible Futures
Ce dossier thématique trace et examine un certain nombre de correspondances, ou de télescopages, rendus inévitables par le passage à un régime autre de l’image – le dirait-on post-analogique ? –, celui du numérique, dans lequel la circulation des images est devenue primordiale. Il s’agit là d’une mobilité qui autorise bien des glissements, de l’espace concret au cyberespace, entraînant de multiples réciprocités entre des espaces physiques et situés, et différents dispositifs technologiques, parfois portables (téléphones « intelligents », applications en tout genre, instruments de géolocalisation), parfois ancrés dans les cyber-réseaux mais tout à fait intégrés à la vie quotidienne (médias sociaux, moteurs de recherche, codes QR, etc.).
De plus, à un moment où, selon bien des auteurs, il semble que nous ne vivions plus que dans l’instant, diverses temporalités s’entremêlent et se réfléchissent les unes les autres, grâce aux images et à leurs véhicules, alors que d’évidentes interpénétrations entre domaine privé et exhibition publique, entre productions amateurs et professionnelles, sont vraisemblablement significatives d’un changement dans les attitudes artistiques ou culturelles.
Un indéniable caractère participatif, doublé d’une position d’auteur qui serait plus que jamais indécise ou indéfinie, relie toutes les pratiques, tous les types de rapports à l’image dont il sera question dans ce dossier. De tous ces croisements, eux-mêmes démultipliés par leur amalgame, devraient se dégager deux questions qui sont à la fois symétriques et tout à fait d’actualité : celle de la nature de l’art qui se fait aujourd’hui et celle de l’ouverture possible de mondes communs dans un domaine public élargi où l’incessante propagation des images permet de saisir les motifs de la production de l’espace contemporain.
Remerciements : Julia Roberge van der Donkt