[Printemps/été 2013]
Un dossier thématique sur l’art public autour des travaux de Nicolas Baier, de Dominique Auerbacher, de Patrick Dionne et Miki Gingras et qui traite des enjeux de l’affirmation communautaire dans l’espace public et de la révélation, ou de la contestation, de ses usages et de ses régulations. Entre le portrait collectif, l’autoportrait « objectif » et l’anti-esthétique urbaine…
NICOLAS BAIER
Autoportrait
Une œuvre sculpturale qui retient du photographique les notions d’empreinte et d’index et dont les formes, les surfaces et les matériaux renvoient à son contexte d’insertion. D’où cette notion d’autoportrait, un autoportrait objectif en quelque sorte, au sens où l’œuvre serait la représentation exarcerbée de ce qui définit ce contexte : le travail de bureau et la modernité architecturale. Avec son écrin de verre, son mobilier et ses appareils hight-tech aux reflets démultipliés, l’œuvre matérialise les valeurs fonctionnelles et symboliques du lieu.
DOMINIQUE AUERBACHER
Scratches
Ces travaux qui traitent d’un certain art public ont le mérite de se positionner à l’exact opposé d’un art du graffiti qui serait transposé en galerie ou circonscrit dans un espace urbain désigné par les autorités. Comment rendre compte d’une activité artistique amateur qui s’approprie ainsi la ville de façon sauvage en se jouant du design urbain, si ce n’est en prenant en compte son contexte d’inscription initial et en mettant ainsi en lumière les prescriptions qui définissent l’usage de l’espace public ?
PATRICK DIONNE ET MIKI GINGRAS
Identité Centre-Sud
Une pratique de l’image qui se fait l’instrument d’une affirmation communautaire, fondée sur le partage des savoirs et l’offre d’une expérience esthétique active. Une grande fresque de portraits individuels (presque des autoportraits), qui met en scène les personnalités, les engagements, les valeurs et les combats des habitants d’un quartier défavorisé. Ce portrait collectif, présenté en format monumental sur la façade de la Maison de la culture du quartier, devient ainsi une véritable intervention dans la « sphère publique ».