Meryl McMaster, Il fut un chant — Stéphanie Hornstein

[Automne 2021]

Occurrence, espace d’art et d’essai
McCord Museum, Montreal
April 2 — August 15, 2021

Par Stéphanie Hornstein

[Extrait]
Les étourneaux occupent une place importante dans le cœur de Meryl McMaster. En 2013, elle a produit un triptyque photographique, Murmur, qui montre une jeune femme, l’artiste elle- même, tournoyant doucement à l’intérieur d’une nuée d’étourneaux en papier. La pièce, ancrée dans la détermination de McMaster à bâtir des ponts entre ses origines nêhiyaw (Crie des plaines) et européennes, évoque le défi de situer l’expérience individuelle au sein d’une identité collective. Quiconque a vu un vol d’étourneaux comprend la beauté et la cacophonie de ce phénomène merveilleux. Maintenant, avec son exposition Il fut un chant, McMaster retourne à la nuée d’étourneaux pour réfléchir à la relation paradoxale de l’humanité avec la nature.

En entrant dans l’exposition, le public est accueilli par des bruits de forêt : un cours d’eau, des feuilles qui bruissent et, périodiquement, le cri perçant d’un corbeau qui résonne dans la salle. Créées au cours d’une résidence au Musée McCord, les œuvres de cette exposition interagissent avec des objets de la collection de l’institution : trois vitrines du 19e siècle remplies d’oiseaux naturalisés. L’un de ces articles surprenants, monté dans un cadre en faux bambou qui témoigne des goûts orientalistes de l’époque, ne contient pas moins de trente spécimens. Ce cas particulier est un pare-feu, conçu pour faire dévier la chaleur d’une cheminée de salon, mais les deux autres sont des cloches de verre ; leur forme ronde constitue une clé pour le reste de l’exposition…
 

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