Suzanne Lafont, Nouvelles espèces de compagnie — Julie Martin, Intrusion urbaine

[Hiver 2024]

Nouvelles espèces de compagnie
Suzanne Lafont

[Extrait]

Ici, des pétales aux variations subtiles de rouges. Là, les nervures d’une feuille précisément marquées. Ailleurs, des étamines jaunes et délicates et plus loin encore un sépale net et vert, puis des bourgeons cotonneux entrouverts.

Avec la série Nouvelles espèces de compagnie, réalisée en 2017 dans le cadre d’une commande artistique de la métropole de Bordeaux, Suzanne Lafont déploie une collection de photographies de fleurs1. Aplanies, isolées sur un fond neutre, surmontées de texte, celles-ci sont prises au sein d’un agencement visuel qui évoque un herbier, ou encore des planches botaniques tant les détails sont saisissants.

Loin de réaliser une taxinomie de plantes particulièrement notables, méconnues ou rares, l’artiste photographie des adventices. Autrement dit, elle porte son regard et le nôtre sur les végétaux qui résistent à la bétonisation des espaces urbains, qui s’invitent à l’improviste et arrivent à se glisser dans les failles des trottoirs, qui tirent profit d’un minuscule morceau de terre et parviennent à s’épanouir sans soin. L’artiste s’attache à rendre non seulement visibles, mais également resplendissantes des fleurs qui ne sont pourtant pas cultivées pour le plaisir esthétique, qui sont qualifiées de « mauvaises herbes » dans le langage courant…

[ Numéro complet, en version papier et numérique, disponible ici : Ciel variable 125 – AGGLOMÉRATIONS ]
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