[Hiver 1997-1998]
Résumé
Autonomes et détachables, les photographies de Jocelyne Alloucherie n’en constituent pas moins les composantes d’une œuvre à venir, dans laquelle une série extensive d’images sera utilisée pour amorcer et commenter la présence — au cœur de l’œuvre finale — d’une masse architecturale primitivement irréductible. Ni retouchées, ni recadrées, ni même manipulées, ces photographies ont été prises au cours de promenades en début de soirée que fait l’artiste dans des villes du monde. Flâneuse munie d’un appareil photo, Alloucherie visite des lieux historiques puissamment évocateurs. Elle y photographie la frontière fébrile entre l’immanence des bâtiments et la fugacité des cieux contre lesquels ils s’affichent. Les éléments fond et figure se voient ici refusés leurs rôles et leurs densités habituels. En revanche, ces images attestent du regard contemplatif de l’artiste, de son repérage visuel de l’expérience architecturale en tant que phénomène éprouvé par l’œil alerte et épistémologique — sorte de pérégrination imprégnée de la présence attentive du voyageur. Ce sont de nouveaux modèles pour voir que proposent les photographies d’Alloucherie.