Par Sonia Pelletier
Des monographies
After publication of the 2004 and 2006 versions, The Photobook: A History Volume III extends the impressive work by co-authors Martin Parr and Gerry Badger on the history of the photobook. In this third and last volume of the series, Parr and Badger examine the advent of the Cold War, the new millennium, and the Internet in nine thematic chapters with introductions referring to the respective political and artistic context and discussions on the photobooks chosen for inclusion. More than two hundred images of these books are presented. The authors shed new light on this aspect of photographic culture by reporting in detail on recent developments, including the self-publishing boom, the proliferation of personal photo albums, and the widespread use of page layout models. The Photobook: A History Volume III, ed. Martin Parr & Gerry Badger, New York: Phaidon Press, 2014, 304 pp.
Le couple formé par les artistes Joana Hadjithomas et Khalil Joreige élabore un travail multidisciplinaire depuis le milieu des années 1990. La publication rend compte de la richesse de leur production élaborée au fil de quinze ans de guerre civile au Liban. À la frontière du réel et de l’imaginaire, films, photos, installations et projets plastiques façonnent leur parcours artistique qui tente à la fois la reconstruction et la déconstruction d’une ville aux prises avec les traces d’une dévastation et d’une désolation extrêmes. Face à cette situation, selon leur but avoué, « assumer la nécessité de représenter » un territoire public et privé leur a semblé le chemin le plus salutaire. Une chronologie commentée par Michèle Thériault et les artistes complète cet ouvrage, qui documente par ailleurs abondamment l’ensemble de leurs projets. Clément Dirié et Michèle Thériault (dir.), Joana Hadjithomas + Khalil Joreige, Zurich, JRP Ringier ; Montréal, Galerie Leonard & Bina Ellen, 2013, 160 p., angl. et fr.
Accompagnant l’exposition éponyme, Home Sweet Home regroupe le corpus d’œuvres présenté en galerie et en périphérie lors de l’ouverture du nouvel espace de Dazibao à Montréal. La maison y est traitée sous ses aspects physique et psychique à travers des histoires d’habitation où plane l’inquiétude. Pour l’essentiel, la publication laisse une large part aux œuvres photographiques, vidéographiques et filmiques ainsi qu’à la biographie de chacun des artistes. Deux textes de Rob Kovitz et Christof Migone ont spécialement été conçus pour l’ouvrage. France Choinière (dir.), Home Sweet Home. À propos de l’inquiétude, Montréal, Les Éditions Dazibao, 2014, 172 p., fr. / angl.
Publié dans le cadre de l’exposition éponyme Alain Laframboise. Le sens du quotidien, cette monographie présentée par le commissaire et auteur Karl-Gilbert Murray fait état de tout le parcours (de 1983 à 2014) de l’artiste à partir de ses objets-témoins jusqu’à ses plus récentes séries photographiques. L’essai donne à lire une recherche, dont la vision très personnelle apporte un éclairage sensible sur ce corpus d’une soixantaine d’œuvres. Qualifiant de voyage l’aventure artistique de Laframboise sur plus de trente ans, l’auteur s’approche des assemblages sculpturaux et des images avec beaucoup de curiosité pour livrer la symbolique de cet univers fait d’objets du quotidien. Karl-Gilbert Murray, Alain Laframboise. Le sens du quotidien, Saint-Jérôme, Musée d’art contemporain des Laurentides, 2014, 64 p., fr.
L’ouvrage intitulé Michel Lamothe documente l’exposition Fréquenter le paysage présentée en deux volets à Expression, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe, et à Plein sud, centre d’exposition en art actuel à Longueuil. Dans cette monographie, le commissaire et auteur Pierre Rannou, en plus de présenter l’ensemble du travail de l’artiste, souligne les enjeux liés aux images relevant du paysage. Les propositions mêmes des séries de Lamothe permettent de reconsidérer le genre sous son aspect naturel, urbain et humain. L’ouvrage aura permis à l’auteur d’inscrire une production de plus de quarante ans dans l’histoire de la photographie québécoise actuelle. Michel Lamothe, Saint-Hyacinthe, Expression, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe ; Longueuil, Les éditions Plein sud, 2014, 92 p., fr. / angl.
Des essais
Dans l’essai Un imaginaire institutionnel, Anne Bénichou soulève les enjeux liés aux œuvres en forme de collections et d’archives et à leur incidence sur les institutions muséales qui les reçoivent. Ce type d’œuvres s’est largement développé depuis les années 1960 et incite à adopter de nouvelles approches de collectionnement, notamment pour ceux qui s’en portent acquéreurs. L’auteure démontre comment ces projets fonctionnent sur le plan d’un imaginaire institutionnel en inspirant de nouveaux rapports entre les œuvres et les différents intervenants. Elle suggère en ce sens une réévalution du discours sur la critique institutionnelle. Cinq cas emblématiques de ces pratiques dont ceux de La Documenta 5, Glenn Lewis, Christian Boltanski et Antoni Muntadas sont analysés dans cet ouvrage. Anne Bénichou, Un imaginaire institutionnel. Musées, collections et archives d’artistes, Paris, L’Harmattan, coll. Esthétiques, 2013, 330 p., fr.
Dans Errances photographiques, Suzanne Paquet aborde la photographie sous deux angles contituant aussi les deux principales parties de cet ouvrage collectif : mobilités photographiques, aires et erres de circulation, et migrations et médiations, perspectives intermédiales. De fait, en affirmant que les images sont le plus souvent accompagnées par d’autres moyens de transports, véhicules et modes de communication, l’auteure met en avant cette idée d’association entre la photographie et la mobilité spatio-temporelle. Comprend des essais de Louise Vigneault, Philippe Despoix, Martha Langford, Kirsten Emiko McAllister, Jim Brasebin, John O’Brian et Anne Bénichou. Suzanne Paquet (dir.), Errances photographiques. Mobilité et intermédialité, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2014, 240 p., fr.
Sonia Pelletier est coordonnatrice à l’édition de la revue Ciel variable.